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Dépression : les promesses concrètes du neurofeedback

publié le 18/09/2024 - Rédigé par Lucile de La Reberdière
Visualisation en temps réel de l’activité cérébrale grâce au Neurofeedback pour le traitement de la dépression

La dépression est une maladie qui affecte la vie de millions de personnes dans le monde. En venir à bout nécessite toujours l’accompagnement d’un psychothérapeute. Grâce à cette technique complémentaire qui permet d’observer son activité cérébrale en temps réel, il est possible de reprendre le contrôle sur sa dépression.


L’OMS estime que 3,8 % de la population mondiale souffre de dépression, soit environ 280 millions de personnes. Plus courante chez les femmes, la dépression entraîne un risque accru de suicide. Le suicide est la quatrième cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans. Plus qu’un trouble de l’humeur, la dépression est une véritable pathologie qui se caractérise par un sentiment de tristesse durable, une perte d’intérêt généralisée, une fatigue chronique, une perte de poids, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, un isolement social et des idées suicidaires.

Différents facteurs, à la fois biologiques, psychologiques et environnementaux, peuvent expliquer la dépression dont le traitement conventionnel associe souvent psychothérapie et médicaments antidépresseurs. Toutefois, la prise de ces médicaments peut entraîner des effets secondaires difficiles à supporter. Le neurofeedback est une méthode alternative d’entraînement cérébral qui permet au cerveau de s’autoréguler par un mécanisme d’apprentissage. Il se pratique assis, dans un environnement calme et reposant.

Les ondes de la détente

Lorsqu’il est en état de relaxation, comme lors d’une méditation, le cerveau émet des ondes « alpha », puis des ondes « thêta » au cours de l’endormissement. Ces ondes lentes permettent à l’organisme de se détendre et de lutter contre le stress. À l’inverse, les ondes « bêta » sont produites pendant l’éveil, en phase de concentration ou d’apprentissage, et les ondes « gamma » caractérisent les activités intenses et les états d’alerte. Les personnes souffrant de dépression anxieuse ont tendance à produire des ondes « bêta » et « gamma » en continu, reflet de la suractivité de leur cerveau et des pensées intrusives.

La technique du neurofeedback repose sur la mesure de l’activité électrique du cerveau à l'aide d’électrodes fixées sur la tête du patient. Confortablement assis, celui-ci est invité à se détendre. Les informations captées sont transmises à un ordinateur et analysées par un logiciel. Les données sont affichées sur un écran, sous la forme d'un repère visuel. Le neurofeedback repose sur le principe du renforcement positif : un signal visuel, que le patient observe en tant réel, (dans d’autres dispositifs de neurofeedback, il peut être auditif) à chaque fois qu’il parvient à produire le modèle d’ondes lentes visées grâce à la relaxation et la concentration. Le neurofeedback propose donc un entraînement progressif pour apprendre à diminuer le nombre d’ondes rapides émises par le cerveau grâce à la respiration et à la relaxation.

Contrôler son cerveau

S’appuyant sur le principe de plasticité cérébrale selon lequel les circuits neuronaux sont capables de se renforcer et de se réorganiser tout au long de la vie, cette méthode permet au cerveau de moduler naturellement son fonctionnement. En conséquence, elle permet à la personne d’apprendre à installer un nouveau comportement, plus calme et plus concentré.

Plusieurs études menées récemment ont examiné l'efficacité du neurofeedback pour le traitement de la dépression. Cette méthode est utilisée par les sportifs de haut niveau pour améliorer leurs performances dans le cadre d’une préparation mentale. Elle aide également les personnes touchées par un trouble du spectre autistique, comme le syndrome d’Asperger, à mieux gérer leur anxiété sociale et relationnelle. La technique a fait ses preuves pour diminuer les symptômes de la dépression, mais aussi le manque de concentration, le stress, les tensions, l’irritabilité, l’insomnie, le manque d’estime de soi et les phobies.

Source
Using neurofeedback as a means of treating feelings of self-blame in depression (2021), King's College London


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